Historique

Le British Hotel a été témoin de certains des événements les plus importants de l’ouest du Québec et, en fait, de l’histoire du Canada

1834

Érigé en 1834 par Robert Conroy, l’Hôtel British a été témoin de certains des événements les plus importants de l’histoire de l’ouest du Québec et, certes, du Canada.

L’Hôtel British a été tour à tour, une auberge pour les voyageurs épuisés traversant Aylmer pour prendre le bateau à vapeur remontant la rivière des Outaouais, une écurie, une salle de spectacles de classe mondiale ainsi qu’un lieu de rassemblement pour l’élite au temps de la Confédération. Ses murs vieux de 180 ans ont abrités des premiers ministres, des sénateurs, des vedettes du country, des membres de la famille royale, des légendes québécoises et même des présumés assassins en fuite!

En 2014, un groupe d’hommes d’affaires de la région ont entrepris d’importants travaux de rénovation et de restauration pour redonner la splendeur passée au plus vieil hôtel du Canada et au bâtiment voisin, qui abritait autrefois l’ancienne Banque provinciale du Canada.

Fait de pierre et de bois, avec des murs d’un peu plus d’un mètre d’épaisseur visant à s’isoler de l’intense froid des hivers canadiens, l’ancien hôtel occupait la moitié ouest du bâtiment actuel. L’hôtel est de style géorgien, mais il comporte tout de même certains éléments d’ici, comme des lucarnes, un perron surélevé et des cheminées latérales.

Le côté est du bâtiment, qui abrite maintenant le Pub, était autrefois une écurie. Les clients de l’hôtel pouvaient y faire la location de chevaux ou de calèche durant leur séjour. Pour mener les chevaux à l’écurie, il fallait passer par une arche de pierre, ou une porte-cochère, avant de prendre un verre ou un repas à côté. Les étagères vitrées au mur ouest de la Maison publique étaient en fait des fenêtres permettant aux voyageurs de garder un œil sur leur cheval pendant qu’ils dégustaient une bière près du feu.

Le bâtiment

Elections

Les premières élections municipales du Canada

Les premières élections municipales d’Aylmer se sont déroulées à l’Hôtel British, en 1847. Certains disent même qu’il s’agissait des premières élections municipales démocratiques de tout l’Empire britannique (ailleurs qu’en Angleterre). Les premières assemblées du conseil municipal d’Aylmer ont également eu lieu au British. Selon ce qu’on raconte, après les assemblées, le maire montait sur la véranda pour transmettre les nouvelles aux villageois qui attendaient en bas.

Vers la fin du 19e siècle, aucun autre hôtel canadien ne pouvait se comparer au British. Son hospitalité et sa clientèle étaient reconnues dans toute l’Amérique du Nord.

En 1860, le prince de Galles (le futur Édouard VII), qui était venu poser les premières pierres des bâtiments du Parlement canadien à Ottawa, s’est rendu au British pour assister à un bal en son honneur. Il aurait ensuite prononcé une allocution avant de poursuivre son périple à travers le Canada.

En outre, le premier Premier ministre du Canada, John A. Macdonald, a bu une bière au British. Ses successeurs, Mackenzie Bowell et Charles Tupper, ont dormi dans les luxueuses chambres à l’étage. On dit également que Louis Cyr, célèbre homme fort québécois, était un client régulier.

Des invités royaux

L’alibi des assassins

La nuit de l’assassinat de Thomas D’Arcy McGee, quatre étrangers sont arrivés soudainement au British alors que s’y tenait une fête. Ils sont entrés dans la salle à toute vitesse, laissant leurs chevaux épuisés à l’entrée. Ils se sont assis et ont bu en jetant constamment des regards nerveux vers la porte. Personne ne comprenait pourquoi ils s’étaient joints à la fête. On a affirmé plus tard qu’il s’agissait des assassins du célèbre politicien venus établir leur alibi à Aylmer.

Le 10 août 1921, un incendie a ravagé le centre-ville d’Aylmer et détruit la plupart des bâtiments sur le côté nord de la rue Principale, de la rivière jusqu’au parc municipal. Par chance, le British est demeuré indemne et a ouvert ses portes à la communauté, se transformant en école la semaine, en palais de justice le samedi et en église le dimanche.

L’incendie de 1921

La renaissance

Au début du 20e siècle, la popularité du British a commencé à s’effriter. Mais en 1954, Joseph Tchorewski a racheté l’hôtel et entrepris d’importantes rénovations. On lui attribue notamment la construction d’un grand annexe qui abrite aujourd’hui la Maison publique.

La nouvelle ambiance a redonné vie à l’hôtel, qui est vite redevenu un endroit de prédilection pour l’élite canadienne. Les sénateurs Paul Yuzyk et John Hnatyshyn y ont été honorés à la suite de leur nomination au Sénat. On y a également tenu, en 1967, un bal pour célébrer le centenaire qui a rassemblé environ 400 personnes en habits du 19e siècle. Durant les années 50, le British est apparu dans des scènes extérieures de R.C.M.P., une dramatique télévisuelle centrée sur le crime.

Avec la construction de la Maison publique, la British a pris une nouvelle vocation : celle de salle de spectacle. Un groupe maison s’y produisait. Reconnu pour la qualité de la musique qui y était présentée et pour son ambiance accueillante, le British a joué un rôle important dans la promotion des artistes locaux et a su attirer des musiciens célèbres. Charley Pride, Ronnie Prophet, Carroll Baker, la famille Brown et Terry Carisse ont tous foulé la scène de l’établissement, souvent dans le cadre de performances impromptues à la suite de concerts à guichets fermés de l’autre côté de la rivière, à Ottawa.

La salle de spectacle

Le British d’aujourd’hui

Le British a été désigné comme site patrimonial par la Ville en juillet 1990, mais le bâtiment et sa réputation devaient se refaire une beauté. Des rénovations importantes réalisées en 2015-2016 ont permis de restaurer la beauté historique du bâtiment et de redonner un souffle de vie à cet emblème du patrimoine social et culturel d’Aylmer.

The British Hotel

The British Pub & Restaurant

CAFÉ BRITISH

71 Principale St,
Gatineau (Aylmer sector), QC J9H 3L6

71 Principale St,
Gatineau (Aylmer sector), QC J9H 3L6

Share This